Morceaux égarés de ma conscience aveugle

Oui le titre est long et compliqué et en plus ce n'est pas le titre d'un livre. C'est ici que j'entreposerai toutes mes improvisations, historiettes, poésies et autres créations courtes ou longues n'ayant aucun rapport avec le projet Sombre !

Je commence par ce monologue qui a tourné en improvisation romanesque (merci à Yagii pour son soutien muet).

Le ciel s'assombrissait, la petite fille le regardait avec une curiosité non feinte. Aucun éclair ne parcourait ce ciel noir, c'était comme irréel, le vent soufflait fort mais les feuillages des arbres ne bougeaient pas...Pourquoi ? La petite fille n'y faisait pas vraiment attention, elle ignorait aussi les cris de sa mère qui lui demandait de rentrer dans la maison. Cette tempête, quelle que soit sa nature, la passionnait. C'était comme un aimant pour ses yeux et son esprit ; elle lâcha sa peluche dans la poussière tourbillonnante du sol et s'avança d'un pas, le sol trembla et sa mère fut déséquilibrée, elle écarta les bras pour ne pas tomber, et le vent gonfla ses manches comme deux voiles, ce qui la ralentit. Elle n'arriva pas à temps pour sauver sa fille happée par une main sombre sortie des nuages...Maudissant le ciel de ses larmes elle cria son désespoir ? Qui pouvait la sauver de cette perte atroce, contre-nature, même !
Dans son esprit se dessinait les héros qu'elle imaginait dans son enfance. Le magicien à la longue barbe dans son habit blanc, brandissant feu et foudre et lançant sa colère ; le chevalier dans son armure d'argent à l'épée usée par les nombreux combats, l'âme fière et le coeur vaillant...Comment pouvait-elle se douter que du haut des cieux son souhait allait être exaucé ? Elle ne pouvait savoir qu'elle venait de créer un héros, mais était-il vraiment celui qu'elle attendait et qu'elle s'imaginait ?

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L'herbe était grasse sous les bottes du jeune magicien, chaque foulée déposait la rosée matinale en une fine pellicule d'eau sur ces bottes. Il avait la tête remplie des formules apprises auprès de son maitre récemment...Changer la couleur de l'eau, faire apparaitre de l'eau, vaporiser...L'eau était un élément passionant dans la magie car il permettait de faire de nombreuses choses, contrairement à la voie de la terre ou du feu, il avait une polyvalence tout à fait propre à lui.
Perdu dans ses pensées, Flot laissa ses jambes le conduire vers la tour du seigneur à qui il devait rendre visite afin de le soigner. Il ne remarqua pas immédiatement la tâche rouge qui gambadait à sa droite...Pensant que c'était une poussière il passa et repassa sa main sur ses yeux avant de finalement se tourner pour constater que la tâche était en vérité un animal étrange. Une sorte d'humain se déplaçant à quatre pattes, avec des plaques rouges rigides sur le dos et les épaules. Jamais Flot n'avait vu un tel animal, son bon sens lui indiqua tout de même de se méfier, mais l'animal détourna bien vite sa course du chemin du petit fief, laissant à nouveau l'aquamancien seul avec ses sortilèges et sa cape.
Bien qu'un peu boulversé par sa rencontre incongrue, le magicien n'en fit rien paraitre lorsqu'il se présenta devant la porte de bois surmonté par deux gardes armés d'une javeline et d'un arc court. Dans sa passion de l'observation, Flot remarqua que le premier garde avait trois flèches de moins dans son carquois que le compagnon qui se trouvait derrière qui lui en avait sept, un nombre premier d'ailleurs. A peine la porte ouverte il oubliait déjà les carquois et le nombre de flèche pour commencer à concentrer sa magie. Les soins n'étaient pas son domaine de prédilection, mais il était tout de même plus qualifié que son maitre pour cela, ce devait être la seule discipline dans laquelle il dépassait le grand mage.

Il monta les marches, la magie commençant à lui faire hérisser les poils...En se présentant devant les gardes de la salle, une aura bleuté couvrait son corps, ce qui lui valut d'ailleurs des regards inquisiteurs, bientôt évanouis lorsqu'il se présenta rapidement. Sans un mot les gardes lui ouvrirent l'étroite porte bardée de fer...Derrière régnait une odeur ignoble de crasse macérée dans de l'eau croupie. Le premier réflexe du mage fut d'ouvrir la fenêtre faisant entrer le jour et une grande bouffée d'air matinal.
Le jeune mage se retourna vers le seigneur, vautré dans son lit, tel un vieux parchemin oublié sur le bord d'un écritoire. Repoussant une vague de dégoût, il s'approcha de ce mourant et, amenant sa magie au niveau des mains, il commença à la répandre en un nuage sombre au-dessus du corps. Une fois toute la magie dans le nuage, il prit sa dague et creva son construct d'un coup sec, libérant un pluie curative qui ne tarda pas à montrer ses effets. La peau grise et tacheté se tendit à nouveau sur les os, les veines sayantes s'enfoncèrent sous les muscles à nouveaux puissants. Roderick se leva, épouseta ses jambes et jeta sa couverture dans le feu en hurlant :
- Me revoilà, et jamais plus la maladie ne me clouera ainsi !
Malgré ses efforts pour le calmer, Flot ne put obliger le seigneur à se reposer, chaque tentative pour le rasseoir avait pour réponse un rugissement du diable :
-Je me suis assez reposé, place à l'action !
Finalement desespéré, Flot n'endigua plus la bravoure de ce personnage étrange et théatral qui se tenait face à lui, et l'aida même à s'habiller.

Il était une fois un tout petit mouton qui avait perdu sa maman. Le berger venait tous les jours pour s'occuper de lui et lui laissait à chaque fois un seau de lait pour qu'il puisse devenir un grand bélier, fort, robuste et sachant se servir de ses co... !
Mais un jour, ce fut une jeune bergère qui vint, et elle oublia malencontreusement de fermer la porte de l'enclos. Ni une ni deux, le jeune agneau la bouscula pour sortir. Il courut dehors pendant un certain temps avant que le gros chien noir et blanc du berger n'essaye de lui barrer le passage. Bien que jeune, le bouc n'hésita pas un instant à se servir de sa paire de co..., sa maitrise avait fortement grandi depuis un an qu'elles étaient arrivées à une taille respectable si bien que le chien repartit la queue entre les jambes, la colonne vertébrale dérangée par la puissance du petit mouton...

Le feu crépite, lançant en l'air ses langues de flammes. Au-dessus, une saucisse juteuse, piquée par une longue tige argentée que tient un vieil homme aux cheveux grisonnants. A la lueur du feu de camp, on peut à peine apercevoir son oeil bandé par un morceau de cuir noir sur lequel est imprimé un aigle au bec aigu, ailes déployées.
De sa bouche sort un marmonnement rythmé qui pourrait être une musique de son pays. Il ne bouge presque pas, seule sa main tourne la broche en cadence avec sa respiration quelque peu sifflante. Le fait qu'il ait pu faire un feu de camp prouve qu'il est peu prudent...mais son arnachement indique tout le contraire. Les lueurs ardentes éclairent nettement les contours du fourreau de son sabre, juste au niveau de son épaule. Etrangement, la pointe dépasse alors que la garde se trouve tournée vers le bas, dépassant au niveau de la taille. Malgré tout, l'arme reste à la portée de sa main droite, actuellement occupée par un appétissant casse-croûte

Je reste là, sur le quai, seule
Il ne m'a pas abandonnée
Il reviendra, du moins, je pense

Retour horrible dans un linceul
Seulement trois mois se sont passés
A côté du corbillard j'avance

Qui sont-ils pour nous les enlever ?
En quoi croient-ils lorsqu'ils les rendent ?

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Matin, câlin
Café, puis bain
Travail, voiture
Manger, ordure
Le soir, le chant
La vie, les gens
La nuit, le noir
Ton corps, espoir

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J'ajoute aussi le texte qui me sert d'intercalaires à mes écrits erratiques :

Ci-gissent les morceaux égarés de ma conscience aveugle. Elle ne voit rien, et c'est pourquoi elle s'égare. Afin de retrouver son chemin elle tatonne. Bientôt elle découvrira un objet, l'étudiera sous tous ses aspects. Mais, se rendant compte que ce n'est pas sa vue, elle passe au suivant.

Une goutte tombe...suivie d'une autre. Seul ce son régulier vient illuminer la grotte. Il ne sait pas ce qu'il y a autour de lui, du moins, il ne le voit pas, mais il connait son chemin. Ses pieds avancent prudemment malgré tout à cause de l'humidité qui règne en ce lieu. Une fois au niveau des marches, il continue, il les monte une à une, emplissant la grotte de son pas régulier, du frottement de sa semelle contre la pierre. Il se courbe et entre dans le boyau qui mène à la salle des rituels. C'est une gigantesque cavité naturelle sur les murs de laquelle sont peints des milliers d'animaux en ocre, rouge et noir. Au centre, on distingue une grande pierre taillée, ses ailes majestueuses déployées, son bec effilé pointé légèrement vers le bas avec les yeux perçants peints en jaunes. En cercle sont diposées des lanternes qui émettent une étrange lueur bleuté.
Caressant les courbes et les plumes de pierre, Duncan est là. Il se tient droit, dans sa main gauche il serre ce qui ressemble à une touffe de cheveux. Sa cible est déjà prise au piège sans le savoir. Le barbu relève la tête et sort de son admiration pour la statue. Après un bref soupir il lance au nouvel arrivant :
-M'as-tu apporté ce dont j'ai besoin ?
-Une poupée de paille, comme demandé, ainsi qu'une branche de belladone. Mais je n'ai jamais compris pourquoi tu as besoin de cette chose, dit le colporteur en tendant avec dégoût la branche à Duncan, moi je me contente de lancer le sort.
-Tu n'as pas appris du même maitre. Peut-être cela rend-t-il les enchantements plus puissants ? Je ne sais pas...
-A voir ce que tu arrives à faire, il n'y a aucun doute que tes enchantements sont plus puissants que les miens.
Tout en prenant le morceau de plante, le maudisseur a commencé à psalmodier des phrases rythmées par sa main tapant contre sa cuisse. Il pose sur le dos de la sculpture centrale l'herbe, puis la poupée dans laquelle il insère la touffe de cheveux de sa seule main libre, l'autre battant toujours la mesure de son chant qui a à présent gagné en puissance. Une aura violacée l'entoure et des tentacules s'en détachent peu à peu, se dirigeant vers le brin de belladone, ils l'attrapent, et à leur contact, la plante se flétrit avant de tomber en poussière sur le dos de l'oiseau. La poupée s'élève, marche, comme animée, puis au moment où le chant atteint sa puissance maximum, le halo violet se déplace du mage au fétu de paille qui se contorsionne alors que les tentacules le transperce, faisant disparaitre le bonhomme de paille. Une fois que toutes les miettes ont disparu, Duncan arrête de chanter et tombe à genou, le front en sueur.

Ses mains agrippaient fermement le bras du guide. Malgré cela, il commençait à glisser. Ses épaules devenaient douloureuses. Mais la perspective de tomber dans le vide ne l'enthousiasmait pas, étrange, non ?
En y réflechissant bien ce devait être un moyen de mourir assez pratique pour voir sa vie défiler devant ses yeux...Mais si la vie à faire défiler n'avait de saveur que sur les cinq derniers jours, autant ne pas tomber de suite. Il fallait qu'il se creuse la tête pour remonter parce que le guide semblait trop gringalet pour le soulever de plus de quelques micromètres alors qu'il se trouvait bien à cinquante centimètres du rebord ; d'un mur de glace qui plus est, il ne pouvait donc s'aider de ses pieds qui glissaient sur la surface bleuté comme sur une savonette et aucune prise n'était en vue sur cette falaise désolée et froide...
-Combien de temps pensez vous pouvoir tenir ?
-Je préfererais que vous me lâchiez maintenant avant que je ne tombe avec vous !
-Ah...souffla l'homme suspendu, visiblement déçu.
Mais d'un seul coup, un éclair de génie le traversa, il planta ses pieds dans la glace tant bien que mal et tira le guide à lui de toutes ses forces. Ce dernier se mit à protester et sortit son piolet afin de martyriser les mains de son futur assassin, mais il fût obligé de l'utiliser pour éviter de tomber, ne pouvant, malheureusement, empêcher sa lourde bourse et quelques unes de ses saccoches de faire de même.
-Mais vous allez tomber, oui !
-Allez au diable ! cria le guide tout en agitant son bras pris en étau entre les deux mains de son tortionnaire qui était, par extension, aussi son client.
Voyant qu'il n'arriverait pas à faire tomber son ami, enfin, du moins, ce qui était jusque là son ami, tant que le piolet serait planté, notre héros pensa qu'il pourrait essayer de le déloger à coups de pied...si sa jambe était aussi longue que deux échasses au moins. Ne voyant que faire et sentant ses mains couler le long du bras il regarda une dernière fois au dessus de lui...et là ! Révélation : le piolet avait commencé à fissurer le haut de la falaise. Il ne lui manquait plus qu'à taper du pied jusqu'à se briser les os pour créer une énorme crevasse, ce qu'il fit aussitôt qu'il l'eut pensé, évidemment.
Le craquement sourd ne sembla pas inquiéter le guide. Du moins, il ne l'inquiéta pas jusqu'à ce qu'il sente une légère baisse du terrain. Un glissement d'un bloc de glace de quelques tonnes sur environ quinze mètres de dénivelé. Finalement cet énorme bloc se sectionna et le guide sentit des griffes se planter dans la chair de son bras et remonter jusqu'à l'épaule, son client allait l'utiliser comme amortisseur pour sa chute ! Remarquez pour ce que ce client l'avait payé il pouvait bien lui donner la vie...Mais pas sans avoir tout dépensé ! Il commença à se débattre avec l'énergie du desespoir et alors qu'il commençait à reprendre le dessus il sentit un choc sourd dans son dos, un voile de noirceur lugubre et moqueur lui passa devant les yeux.



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Et pour la touche humouristique :

" Mon mari je te quitte, tu es un pédophile ! "
Ce dernier fort surpris enchaina sur le fil :
" Ma chère, j'aimerais savoir, comment vous savez ça,
Car à huit ans ma foi je n'parlais pas comme ça ! "


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Un des rares poèmes que j'ai écrit qui parle de...bref vous verrez bien :

Le seul fait de te voir
Me donne une peu d'espoir
Je continue, j'avance
Je pense à la romance
De notre bel amour
Qui durera toujours.

Le temps passe, lentement. Il s'écoule tel un fleuve de tendresse, mais à peine veut-on chérir un instant qu'une cascade apparaît et que l'eau bouillonne emportant dans sa course ce si futile instant retenu en vain.